Les bières sont en vogue et sa consommation ne cesse d’augmenter. D’ici la fin de l’année, le nombre de brasseries artisanales pourrait approcher les 3000. Autant dire que le consommateur va
avoir le choix près de chez lui. En Minervois, deux brasseries existent : Dona Carcas à Peyriac et Bières de Carcassonne à Marseillette. La multiplication des brasseries artisanales montre
combien les Français s’intéressent de plus en plus aux productions locales et que ça ne concerne pas seulement les légumes et les fruits. Dans cette mondialisation présentée comme
inéluctable, des consommateurs de plus en plus nombreux vont à contre courant et promeuvent des modèles économiques différents. Si jusqu’ici on faisait généralement confiance à l’alimentation
industrielle, les différents scandales (viande de cheval, grippe aviaire, vache folle, lait aux salmonelles, etc.) ont changé la donne. Pour beaucoup, il n’est plus question d’acheter les
yeux fermés mais bien de savoir ce que l’on met dans notre assiette ou notre verre. Et comme le gustatif est intimement lié au plaisir, connaître la personne qui produit et sa façon de
travailler agit comme un exhausteur de goût. Du côté de la mousse, il y a mille et une façons de la fabriquer. Le temps de conception d’une bière peut prendre beaucoup de temps et c’est ce
qui en fait sa singularité. Face à l’uniformité des bières industrielles, la bière artisanale a de belles cartes à jouer. La proximité joue également un rôle important tout comme les
multiples possibilités de goûts. Mais être brasseur artisanal n’a rien de simple. Dans le foisonnement des créations de brasseries, certaines ferment prématurément faute d’avoir bien
considéré le marché local, d’avoir créé une bière singulière ou encore d’avoir appréhendé sa commercialisation. François Devos, biérologue, explique dans Le Parisien que “Beaucoup de gens se
lancent dans le marché car ils voient que ça peut être une bonne affaire. Mais, faire une bière, c’est facile, faire une bonne bière, c’est beaucoup plus difficile.” Du côté des
consommateurs, à l’instar du vin, une éducation à la dégustation est nécessaire pour en apprécier toutes les saveurs : légère, franche, digeste, souple, gouleyante, astringente, râpeuse,
acerbe, corsée… Il y en a pour tous les goûts. Avec les beaux jours qui arrivent, les mousses devraient être en pleine effervescence.
Nicolas Faure de la semaine du
Minervois